top of page

Requiem de Mozart


La messe de Requiem en ré mineur composée par Mozart en 1791, année de sa mort, est une œuvre majeure du répertoire classique. Elle a suscité de nombreuses légendes, tant du fait des circonstances insolites de sa commande que de la difficulté à distinguer exactement ce qui était de la main de Mozart et ce qui ne l’était pas.

Dans les années précédant sa mort, Mozart revint vers la musique sacrée et se présenta au poste d’adjoint du Kapellmeister de la cathédrale de Vienne. En juillet 1791, épuisé par son travail et ses difficultés financières, Mozart terminait la Flûte enchantée et entamait la composition d’un opéra pour le couronnement du roi de Bohème Léopold II. Il reçut alors la visite d’un messager secret qui lui commanda une messe des morts pour un commanditaire souhaitant garder l’anonymat.

On sait aujourd’hui que ce commanditaire n’est pas son grand rival Salieri, contrairement à ce que raconte Milos Forman dans son film Amadeus, mais le Comte Von Walsegg qui habitait en Basse-Autriche. Il s’agissait d’un personnage excentrique qui aimait à faire croire à son entourage qu’il composait lui-même la plupart des œuvres qu’il dirigeait et s’amusait donc à recopier les partitions qu’il recevait. Il commanda le Requiem pour la mort de sa femme en février 1791 en affirmant qu’il en était le compositeur.

Au fur et à mesure que la composition de l’œuvre avançait, la santé de Mozart se dégradait et il décéda avant de l’avoir achevée. Sa femme Constance, soucieuse de pouvoir rembourser ses dettes après la mort de son mari, tenait beaucoup à ce que l’œuvre soit achevée pour pouvoir honorer la commande. Elle confia donc la tâche à d’autres compositeurs, principalement des élèves de Mozart. Elle s’adressa d’abord à Joseph Eybler qui ajouta ses compositions directement sur la partition originale puis Franz Xaver Süssmayr poursuivit le travail dans un autre manuscrit qui fut livré au comte.

A sa mort, le 5 décembre 1791, Mozart avait entièrement rédigé les deux premiers morceaux, Introit et Kyrie, alors que pour le Dies irae et Confutatis seules les voix du chœur et de la basse continue étaient terminées. Au-delà, seuls quelques passages importants de l’orchestre étaient esquissés (souvent la partie des premiers violons). Le Lacrimosa se terminait à la huitième mesure, le Domine Jesu Christe et l’Hostias étaient seulement élaborés pour le chœur et la basse continue. Il manquait l’intégralité du Sanctus, du Benedictus, de l’Agnus Dei et de la Communion. Süssmayr s’est inspiré d’œuvres de jeunesse de Mozart et a suivi quelques indications laissés par Mozart pour parachever le Requiem.

L’œuvre est écrite pour quatre solistes (soprano, alto, ténor et basse), un chœur à quatre voix et un orchestre symphonique. L’absence des bois aigus (flûtes, hautbois) lui confère une sonorité aux timbres souples et graves des cors de basset et des cordes. L’orchestration, sobre, renforce la gravité de l’œuvre et crée une atmosphère sombre. Le chœur occupe une place centrale et il n’y a que de courts passages purement instrumentaux. Aucun aria n’est consacré aux solistes et ils sont essentiellement employés dans des ensembles vocaux.

Nous sommes en présence d’une des plus émouvantes confidences qu’un artiste ait pu faire, expression de l’angoisse et de la solitude qu’on peut ressentir devant l’imminence de la mort. On ne peut être que bouleversé à l’écoute de cette œuvre qui traduit le destin de l’Homme confronté à l’au-delà.

Posts à l'affiche
Posts Récents
Concerts
Rechercher par Tags
Pas encore de mots-clés.
Retrouvez-nous
  • Facebook Basic Square
  • Twitter Basic Square
  • Google+ Basic Square
bottom of page